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Mode: Le RUNNER/TRAILER tatoué est-il un VRAI | LJQR

L'avoir dans l'être ... telle est notre définition crypto-anthropologique du tatouage, ou"tattoo" (petit surnom inhérent aux vulgarisations de phénomène de consommation de masse pour séduire la plèbe docile face aux comportements jadis marginaux).



Le runneur 2.0 ne pouvait échapper à la lame de fond du tattoo pour tous, ici décliné à la passion ostensible de notre compagnon d'asphalte et de sentier d’infortune! Hélas pour les amateurs d'Art épithélial, la faute de goût y est aussi diffuse que le fluo dans un code civil d'étudiant en droit deuxième année, et l'originalité une injure au taylorisme-fordisme! Discret ou ostensible, voici le runner tatoué ...



Le Runner est un quidam Lambda ...


Jadis marque des damnés (taulards, loups de mer à scorbut ...) ou marques de rites initiatiques des sociétés n'ayant pas à feindre la virilité dans les salles de sport, le tattoo inonde depuis désormais de trop longues et répétées années nos sociétés post-modernes en déclin cognitif. Faut-il y voir un lien de cause à effet? L'Homme se fait tatouer, or le runner est un Homme, donc le runner se fait tatouer. Implacable comme un rugbyman samoan ...

Pourquoi l'Homme moderne se fait-il tatouer? Répondre à cela est une gageure certes, mais osons une brève analyse par le gros bout du consumérisme. L'avoir dans l'être, disions-nous en propos liminaire. Le tattoo a ceci de magique et de quasi-unique (en attendant le transhumanisme pour tous) pour l'heure de fusionner être (le corps et son symbolisme spirituel) et avoir (le tattoo a un prix, un coût, c'est un vecteur marchand, et non pas marchant, hein!). Et le premier jet d'encre est souvent le dynamitage d'une boite de crayons de couleur de pandore.


Un petit tattoo, ça peut assurément être mignon. Un peu moins quand le même motif se répète inlassablement. Encore moins quand il se loge systématiquement sur les mêmes carrés d'épiderme ... il devient carrément offensant quand il est affreux! L'excuse de la " signification pour moi" est souvent pathétique quand on creuse la question de ce qu'il symbolise ... Le tribal est désormais selon nous rédhibitoire (il serait tout aussi honteux de le demander à un tatoueur branchouille que d'écouter skyrock en haut-parleur au fond d'un bus de ville entre Batignolles et Place des Ternes).

Dans sa décision, le runner ne fait donc guère, ou seulement très peu, dans l'originalité. Le mimétisme, l'impossibilité de résister à la consommation de masse, graver le superficiel dans l'éternel terrestre, la fabrique pouacreuse d'une authenticité vaine, la virilité factice (le rat des salles de sport est souvent criblé d'encres entrelassées mais est subordonné docile d'une péronnelle autoritaire-névrosée du tertiaire!), soit ...



Spécificités du runner tatoué ...


Le runner tatoué a des particularismes inhérents à la pratique de son Art. Tout d'abord le motif gravé sous peau. La déclinaison de sa passion prendra la forme d'un bonhomme qui court avec svelte! Un marathon, ça marque les esprits, alors hop, un 42.195 vite fait bien fait! Le panel se résume bien souvent à ces deux formes! Las! Les plus" lettreux" du lot feront dans l'épitaphe inoubliable, hélas souvent in english, et dans une police de caractère néo-beauf, c'est dans l'ordre des choses. A l'heure du choix, le runner fait une entorse grave aux rudiments du bon goût! Le glaçage n'y fera rien!

Par ailleurs, le runner qui utilise visiblement plus ses jambes que sa tête - parfois - marquera le coup en se faisant griffonner  le mollet! Le tribal en bas des reins concernera davantage la casquette lolita de Géraldine, nouvelle run-addict en apprentissage accéléré! Les membres supérieurs ne sont cependant pas en reste, avec une recrudescence alarmante du tattoo à l'intérieur du bras et du poignet! On rappellera aux distraits que le truc informe et vulgaire du haut du corps est l'apanage du plouc à gonflette (il ne court pas vite, on peut le moquer à dessein). Quart d'heure bienveillance: ne l'imiter surtout pas sous peine de nuire sérieusement à votre équilibre socio-cognitif!

En résumé, et sauf salutaires exceptions, le runner tatoué ressemble à un runner tatoué!



La prochaine étape ...


L'être social docile, mais finalement assez peu satisfait de sa condition, ne peut se contenter de finalement ressembler à tout le monde à force d'efforts de démarcation (paradoxalement, cet effort a vocation à être un minimum prononcé pour ne pas être vain, ni trop excessif pour ne pas être assimilé barbouzerie), aussi, après avoir songer à un autre tattoo, puis à un autre et avant de finir fresque-humaine, il devra trouver autre chose, un nouveau concept!

En attendant de trouver un nouvelle façon de trouer tes poches, bon run!

Le Joggeur Qui Râle

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