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Société: Les runners sont-ils des citoyens modèles ? | LJQR

Dernière mise à jour : 9 oct. 2020

INFOX - HUMEUR. Les mythes ont la vie dur mais avec le temps lentement s'érodent. Tel un vent acide, Le Joggeur Qui Râle rognent les postures frauduleuses.


Le runner clive. Certains ne comprennent pas cet engouement pour la course à pied (courir après quoi?) quand d'autres saluent la force de implication (courir l'hiver, sous la pluie, malgré le vent) ... Au-delà de ce clivage factuel, une question plus existentielle: le RUNNER est-il forcément un mec bien? Une chouette nana? Un citoyen modèle? Un apologète de la vertu ... Un écologiste par nature ...


Pas sûr.




Ainsi,


Le running incarne l'effort et l'humilité. Le runner a su se réapproprier la Nature et l'écoute de son corps. Il suffit de surfer sur Internet, et désormais de scroller sur les réseaux sociaux pour s'en convaincre, le running est un catalyseur de vertus. On dénombre par paquets celles et ceux ayant su réinventer la définition du "sens à la vie" en versant dans le running tout entier. Corps et âmes imprégnés ... Et tant pis si tout cela déborde.


Le runner serait écologiste. Le runner serait humble. Le runner serait encore solidaire et altruiste, bienveillant et empathe. Litanie non exhaustive ...


Suffit-il d'acheter une paire de ...runnings à 160 balles pour se couvrir de lauriers mais plus encore de vertus ?


Courir - et surtout maîtriser sa pratique de la course à pied - apporte assurément quelques satisfactions. L'activité physique décrasse nos corps de sédentaires en crise de malle-bouffe pour tous. La loi de la jungle urbaine n'est pas terre d'élection de lions, vive les gazelles !


Une pratique finement observée fait alors du bien au corps, et par ricochet, à l'âme, en libérant les hormones, en dérouillant et en dénouant. C'est une révolution physiologique, hormonale et nerveuse ... C'est ici que réside le "danger" du running!


Le running est aussi un vecteur de sociabilisation. Sur les réseaux sociaux mais aussi, et surtout dans la vraie vie, celle du dehors. Clubs, groupes informels et habitués du dimanche matin se croisent et sympathisent ... Avant et après la course. parfois pendant aussi, jouant du relais et du "se tirer la bourre" qui émule ... Chacun son niveau et une satisfaction souvent partagée autour du ravito!


Les sorties à la campagne ou au parc incarnent le nouveau paradigme du sportif excités d'abandonner la grasse - et au beurre - matinée pour la fraîcheur de la sortie longue!


Sensible à la nature et à son impact sur celle-ci, le runner serait ainsi à l'avant-garde de la conscience écologiste.


[...]





Sauf que ...


(le "sauf que" est un autre "mais", et en cela tout ce qui vient avant ne compte pas, ou presque)


Oui il y a un mais! Une couille dans le potage. Un gravier dans la godasse. Un mur au 30eme kilomètre ...


Le runner s'est mué avec le temps en un consommateur hyper-actif, compulsif. Runnings, compression, bâtons, frontale et pléthore d'équipements sensés le faire avancer tout en le soulageant. L'effort sans l'aimer.


Le runner arrose les multinationales faisant ainsi tourner es usines d'Asie du sud est à plein régime! Socialement irresponsable et écologiquement contestable!


Cette révolution hormonale, physiologique et nerveuse disions-nous plus haut, est brutale. Aussi, elle perturbe les esprits les plus sensibles aux chocs! Émotivité et fragilité sont indépassables jusqu'à la ligne d'arrivée fourbement disposée au terminus des vaniteux!


Le moindre exploit PERSONNEL, si anecdotique, modeste voir carrément médiocre soit-il sera érigé en totem du culte de soi-même avec offrandes de selfies et compte-rendus de course-sortie d'entraînement! Étonnant spectacle. Stérile. Immature.


Les lauriers de la victoire sont remplacés par la gloriole du pouce bleu, du cœur et du kudos, automatiquement distillés par des êtres amorphes.


Réputé par auto-proclamation collectivement auto-entrenue en contact avec la nature retrouvée, le runner trop souvent court les oreilles saturées de mauvaise musique urbaine, rompant ce lien à la source. Parfois, il piétine la quiétude de la forêt endormi en semant la terreur frontale vissée à la tête tout en étalant un pathos confondant pro-nature, hymne massacré à la faune et à la flore. Dissonance.


Le SUV diesel mono-occupé est le roi du parking du dimanche matin. Toi même tu le sais. C'est moche. D'autant plus moche quand le propriétaire à crédit est prompt à réciter un discours responsable toute la semaine ... pas facile d'être conséquent. Le plus décent ici est de se taire.


Doit-on vraiment évoquer la nutrition du sportif? Les gels énergétiques? A croire que personne ne les jette par terre, et pourtant le constat est là. Implacable. Le coureur du dimanche à gel énergétique est une poubelle sur jambes en plein remake cauchemardesque du petit poucet moins les cailloux ...


La coupe est pleine. Le runner n'est qu'un citoyen lambda. Un random qui s'accorde souvent bien trop trop d'estime de lui-même par le truchement de ses semblables qui jouent de la même flûte que lui. Le runner 2.0 est une pâle copie du coureur à pied dont il fantasme les vertus sans s'en donner les moyens. Il est vrai que ceux-ci postulent des efforts et de l'humilité.


Tout ce que ce triste acteur du chaos cognitif contemporain n'a pas.






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