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SANTÉ .: Le Running est dangereux pour la santé ?

Encore un titre racoleur plus qu'accrocheur répliquent déjà nos contradicteurs! Et pourtant ... La pratique d'un sport en général, du running ici en particulier est en théorie un bienfait pour le corps et l'âme. L'excès en tout ceci dit ... Il sera dès lors question de santé physique lato sensu (physiologique, biomécanique ...) mais aussi, et peut-être surtout,  de santé mentale.


Nous introduirons tout d'abord en redéfinissant la notion de Running (et de Runner) 2.0 afin de mettre le lecteur sur la bonne fréquence.





Introduction ~ Le Running & le Runner 2.0


Course à pied, Running et Running 2.0, quelles différences? Schématiquement, et parce-que la distinction mériterait un article à elle-seule, disons que la course à pied est le sport en tant que tel. Le Running en est sa déclinaison vulgarisée, pour tous. Le Running 2.0 quant à lui est la fille de cette vulgarisation élevée à l'ère de l'information mais surtout des réseaux sociaux.


Le Runner 2.0 expose avant d'étaler sa pratique du Running sur les réseaux sociaux. Confronté à la concurrence de ses nombreux semblables, le Runner désormais en quête de reconnaissance payée en crypto-monnaie (pouces bleus, kudos, cœurs ...) se met à gesticuler: il borne plus que de raison, il court sous la pluie, il prend des selfies, il s’invente des mérites et des causes ... Fausse humilité et abolition de la pudeur doivent lui permettre de se démarquer dans une course sans fin et in fine sans autre but que sa propre destruction.


Le Runner 3.0 est une évolution de ce Runner 2.0, lequel las de ne plus obtenir sa dose, se met à exiger la reconnaissance en trompant son monde (courir sous couvert de Charité, mensonges en terme de performance, menaces contre celles et ceux qui douteraient de sa légitimité ...).


On s'éloigne ce faisant de la course à pied.




I.Santé physique


Débutons avec les pépins physiques impliqués par l'excès de Running 2.0 ...



La course aux bornes

La quantité est l'arbre qui cache la forêt de la qualité. Du coup, pour se faire mousser auprès de ses semblables sur les nombreux groupes Facebook dédiés au running, sur Strava et les RS en général, le Runner 2.0 borne pour épater la galerie.


Cette pratique anarchique est un plafond en terme de progression mais qu'importe, le Runner cherche autre chose quand il court.


A la clefs, le Runner 2.0 rencontrera la blessure. Une blessure qu'il mobilisera à la gloriole. Forcément.



Courir blessé

Mauvaise récup', foulée chaotique, excès de bornes, excès de zèle ou tout simplement trop fragile ... Le Runner 2.0 court malgré tout. Il court après sa propre perte. Refusant la coupure. Refusant de reconsidérer sa pratique. Le Runner 2.0 court à sa perte. Par ici la curatelle, le Runner 2.0 court blessé, intempérant. Inconséquent. Il doit occuper la scène numérique en affichant ses bornes. S'il claudique, c'est aussi parce-que tu cliques.



Courir malade

Le Runner 2.0 court avec deux jambes au carré, alors ce n'est pas une grippe exotique qui va l'arrêter. La maladie ne doit surtout pas écarter le néo-runner à zèle de l'arène des egos numérisés.


Habile par la faiblesse du groupe, il tirera profit de ce #NoPainNoGain stérile en suscitant la pseudo-admiration de sa communauté.



Mal courir

Attaque talon, posture chaotique, bras qui font l'avion, épaules désaxées, bassin qui s'effondre ... Le Runner 2.0 prend rarement le temps de préparer sa saison par le renforcement adéquate à ses prétentions (gainage, PPG, PPS). Résultat des courses, il s'affaisse quand il fatigue après 2.5 km à 6' du kil.


Il résistera ici encore au bon sens et à la bienveillance du conseil en arguant qu'il ne court pour pas pour "ça"!


Quelle lourdeur.  Direction la case blessure et stagnation sans rien toucher d'autre que lui-même!



Le diagnostic on line!

Arrivée en bout de course, c'est-à-dire blessé au point de ne pouvoir courir malgré ce, le Runner se résigne parfois à taper la demande de diagnostic on line auprès de sa communauté Running forcément BC+8 et docteur ès-bobologie.


Le plus impliqué y va de son selfie-pied avec indication de la zone douloureuse. Parfois, il nous gratifie de la radio et l'ordonnance à peine sorti du cabinet médical. Il entendrait protester contre le verdict sans appel du spécialiste.


Amen!






II. Santé mentale


La santé mentale du Runner 2.0 n'est pas en reste face au drame du n'importe quoi immature généralisé. Normalisé. Y-a-t-il un problème dans la matrice?


Validation sociale

Partager sa sortie running, jouer du debriefing de course sur sa page et/ou sur un (ou des ) groupe dédié au running pour récolter quelques pouces bleus et commentaires élogieux standardisés devient l'un des priorités du Runner 2.0 obsédé par la validation sociale. exister par le Running qui ne devient alors qu'un moyen au service d'une fin vaine.


La performance véritable ou totalement anecdotique doit être mise en avant pour le quart d'heure de gloriole frelaté.



Esprit grégaire

La validation sociale est permise par le caractère grégaire de ces nouvelles communautés homogènes. Je like, tu likes, nous likons. La réciprocité permet la reconnaissance systématique. Tu joues, tu gagnes.


Mais pas forcément plus que les autres, d'où surenchère et abolition du Vrai, du Beau, du Juste ... La méritocratie en PLS.


Le groupe s'encourage à la médiocrité. C'est dommage. Et outre la blessure, égrégore optimise l'aliénation mentale et cognitive. La pudeur? Vestige.



Narcissisme

Le Runner 2.0 en quête frénétique de reconnaissance et de validation s'auto-centre sur lui-même ce faisant. Il clique et like sans lire l'Autrui numérisé. Un concurrent qu'on feint de féliciter à charge de revanche.


Fausse bienveillance mais vraie narcissisme du "moi je" mis en scène au quotidien. Selfie et pathos à sa gloire.


L'Autre est un soit médiatisé par l'écran. Pour s'aimer lui-même, le Runner 2.0 doit susciter l'amour de son semblable. Quel bordel là-dedans! Celui qui s'affiche s'aime énormément ou, autre version, vient travailler sa confiance en lui en glanant de la reconnaissance ...



Reconnaissance à tout prix

Le Runner 2.0 gesticule in fine pour la reconnaissance de ses semblables. Ses pairs. Le Running n'est qu'un moyen pour une fin pathologique. Abolition de la pudeur et de la dignité dans la grande confrontation à laquelle les semblables interchangeables s'adonnent. Tragique. Nous on trouve ça comique.


Là où le nivellement a vocation à se faire par le haut - on appelle cela l'émulation - le Running fait office d'arme de destruction cognitive. L'herbe ne repousse plus.



Consumérisme

Les marques et les distributeurs trouvent ici des débouchés faciles. Marketing standardisé pour écouler la marchandise en solde permanente.


La bonne affaire, c'est toi!

L'acte d'achat est impulsif. Tu rêves enfin de chronos décents grâce à des chaussures qui vont vite, ou le short à telle ou telle idole le temps de composer le code secret.


On achète même l'espoir d'aller vite sans s'entraîner grâce à quelques poudres patches électrifiés ... La camelote reçue, le Runner 2.0 l'étalera à qui veut la voir pour solliciter un avis ("trop bien j'ai le même" ou "moi j'ai un autre modèle qu'est mieux").



Biais cognitifs

Malade et/ou blessé, le Runner 2.0 demandera parfois, selfie-pied ou radio à l'appui et description de la zone bobologie et symptomatique, conseils à sa #Team!


Les classiques biais cognitifs (sélection: il n'écoute que ce qui l'arrange et de confirmation: renforcer son a priori/souhait/optimisme) débarquent ici pour condamner le Runner 2.0 au cul-de-sac mental truffé de mines bobologiques.


La voix discordante, la Raison, la lucidité sont autoritairement mises hors-jeu par notre ami mais aussi par la communauté. L'intelligence est l'ennemi à abattre en prévision de son propre recours potentiel aux bons tuyaux de la communauté. Ce qui peut empêcher de courir et inciter à la prudence sont l’ennemi à abattre.


le Runner 2.0 ne voit dans son semblable qu'un reflet de lui-même médiatisé par l'Internet. On frise la névrose.




Le Joggeur Qui Râle


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