Running & réseaux Sociaux :.: Liaisons dangereuses
- Le Joggeur Qui Râle
- 28 juin 2021
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 mars 2022
La course à pied devenue running et désormais RUNNING 2.0 ne glorifie plus vraiment le genre humain dans son acception démocratique et donc vulgaire. Sport de masse rime avec consommation de masse et abrutissement collectif. Un constat d'évidence que le bon sens déplore. Enfin ce qu'il en reste ...

Autopsie d'une dérive qui rend totalement défaillant sur le plan cognitif.
Une tendance nouvelle et inquiétante ...
Récemment, un runner amateur très random affichait sur les réseaux sociaux des clichés suggestifs de son amie dans le seul but de se montrer et de satisfaire sa gloriole. Le quart d'heure de gloire de Andy Warhol revu et revisité sous la douce bruine du Nord!
Le Narcisse en contemplation de lui-même dans une flaque de boue ne s'encombre plus de mythologie pour nourrir un égo à la petite semaine. Celui qui ne s'incline pas devant tant de vertu et de qualités est de facto réduit à la trotteuse qui fait les heures. Sombres. De l'Histoire avec un petit h.
Ce saut qualitatif explose le rythme du 1, 2, 3.0 ... OPA hostile sur le marché de la reconnaissance sociale. Le montage est en attente de Validation par les modérateurs du néo-Libéralisme. Le pouces bleus ringardisera-t-il le bitcoin?
Les gesticulations vaines et grossières habituelles - et normalisées - que nous décortiquons depuis 2017 demeurent et autorisent les trous noirs de la nouvelle cantique co(s)mique.
La galerie des horreurs ...
Sa pique toujours autant que sa paye peu pour celui qui publie son bilan mensuel entre 54 selfies quotidiens! Géraldine cambre toujours autant son cul plat après 10km en 1h12. Natou court plus que jamais à vélo pour affoler le compteur (de pouces). Sandra aime toujours tellement la Nature qu'elle la relègue en arrière plan de son cul retouché de ses "partages" sans censure. Toujours ces fines tranches de Pathos entre deux tartines de #Hashtags ...
Développant sa tolérance face à l'inévitable quidamisation de sa personne brandée et digital-marketée, le runner égaré - pas assez bon pour "en être" et beaucoup trop "fragile" pour se contenter de kiffer son sport - renverse l'échiquier de la décence ... Fin du game pour la Raison.
... Afficher le cul de son amie et ne pas assumer la mocheté du geste quand le résultat n'est pas atteint. L'Enfer, c'est les Autres.
Rageux. Fascistes. Violeurs. Méchants pas gentils. Et tout l'attirail en -phobe. Le logiciel du fragile surfe sur une vague qui le méprise pourtant. Le Progressisme croule face à la Réaction.
Le fragile - runner 3.0 - ne se contente donc définitivement pas de réclamer son shoot de reconnaissance. Il l'exige en créancier d'une rente intrinsèque. Et s'il ne le reçoit pas - et pire encore si on la lui refuse expressément - devient menaçant. Belliqueux. Quérulent. Les moyens sont cependant faibles, voire inexistants.
Triste sire.

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