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RUNFIE # Le selfie a-t-il tué la beauté de la course à pied?

Rituel désormais tristement inévitable de l'après-séance de running sur les réseaux sociaux, le selfie (ou runfie) continue malgré la crise d'inonder nos écrans. Comment cette crise décomplexé des égos numérisés s'est-elle démocratisé ...



Le selfie est à l'ego ce que le #Hashtag est à l'idée disait un penseur running du Net (votre serviteur en l’occurrence!) ... c'est dire!


Revenons à la question initiale: le selfie a-t-il tué la course à pied? Et si oui, comment?



Le selfie tel qu'en lui-même


Le selfie, c'est la captation de l'instant désincarné par soi-même pour soi et les autres en différé. En bref, c'est un sacré bordel pathologique à haute dose et comme finalité sélective ... nous avons écrit, selon notre grille de lecture propre, pis que pendre sur le concept à travers nos lignes ... nous vous invitons à nous lire, enfin, sans préjugé.

Il suffit de se rendre à un concert d'artiste main stream à forte promotion médiatique pou réaliser l'essence de ce prisme existentiel ... vivre l'instant à travers le numérique pour le vivre par procuration sur les réseaux sociaux plus tard (l'instant en direct pour soi, ça ne compte plus). La dérive mentale déborde le culturo-pseudo-mondain et souille désormais le naturel. Ainsi, le selfie addict ne sait plus profiter des splendeurs panoramiques et se sent poussé à capter l'instant relégué en arriéré plan de sa piètre personne.


Le selfie addict n'est pas nature, c'est un comble, par écologique! Le selfie addict ne mesure pas sa docilité aux démons de l'égo agité par l'enfer nihiliste. Sa liberté s'incarne dans sa servitude.


Dont acte.



Le selfie du runner


Du runner 2.0 et même 3.0, selon l'expression consacrée et en perpétuel uploaading. Rien que de l'écrire, ça donne la migraine!


Le runner s'investit pour briller en société. Société numérique. 3 places seulement sur les podiums ... beaucoup de déçus en perspective, frustration en vue. Le baron Coubertin a bon dos à l'heure des remises en cause sèches!


Alors il faut se réinventer pour satisfaire en nourriture vaine son ego. Le runner 3.0 s'appelle Narcisse.



Trivialement, comment ça se passe?

Jean-Run est allé courir 10 kilomètres (Jean-Run appartient à la caste "champion") en 1h12 sous un crachin d'automne et urbain! Jean-Run étrennait son nouvel équipement acquis en solde sur le Net!

Question: Jean-Run peut-il garder tout cela pour lui-même sans ameuter la runningogosphère en ébullition potentielle (et prête à l'inonder de reconnaissance factice et creuse?).


Réponse: ...


... réponse ici! Non!

La gloire ne se gagne pas le dimanche matin derrière un saucisson bien trop rapide pour Jean-Run. La gloire, ou plutôt son ersatz factice 2.0 se glane sur les réseaux sociaux à base de médiocrité narcissique. Un selfie, un pathos et quelques chiffres GPS-runnings suffisent à unifier un Tout fait de Rien. L'égrégore du running 2.0 s'alimente de par le monde en flux continu ... les trous noirs cognitifs (et leurs implications en terme de pudeur, de dignité et d'humilité ...) composent la matière de cet univers gémellaire.


Le selfie du runner 2.0 est le big bang de l'anti-matière qualitative.


Tout ceci n'a aucun sens, aucune direction, aucune valeur ajoutée, mais c'est ainsi et il convient au runner 2.0 de ne pas rater le train ... Le transsibérien mène tout droit au Goulag du Beau!


Les souvenirs du runner 2.0 s'incarneront bientôt essentiellement dans ses selfies d'antan ... le vécu différé du différé. Le runner 2.0 à selfie ne vit pas. Il vit pour se capter et vivre plus tard. Sans le son, sans le gout, sans le feeling ... Un monde nouveau.


Vous vivrez encore quand vous serez déjà mort ...



Le Joggeur Qui Râle


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